Quelque chose s’est mal passé dans l’Union européenne (UE). Quatre exemples témoignent de ce désordre.
Comment justifier que des centaines de milliers de sociétés boîtes aux lettres aient été autorisées à se développer, bien que leur seul but soit d’échapper aux taxes, aux lois du travail et aux réglementations ?
Comment expliquer que des décisions de la Cour européenne de justice autorisent la restriction des droits fondamentaux des salariés ?
Comment ne pas être scandalisé par les révélations régulières, telles que celles des « Panama Papers » et des « Paradise Papers », qui montrent l’incapacité de l’UE à empêcher le contournement des règles fiscales par les particuliers fortunés et les grandes entreprises ?
Comment accepter qu’en dépit de drames tels que celui du Rana Plaza, de nombreuses entreprises continuent de fermer les yeux sur des fournisseurs qui ignorent les droits sociaux, environnementaux et humains les plus élémentaires ?
Depuis les années 1990, les profits ont augmenté au détriment des salaires
La théorie de la « suprématie actionnariale » a été promue par la Commission européenne alors que l’économie réelle et les salariés ont été oubliés dans le processus.
En conséquence, depuis les années 1990, les profits ont augmenté au détriment des salaires. Cela n’a pas de sens, car les salariés sont une partie constituante des entreprises : tandis que les actionnaires apportent du capital, les salariés investissent leur temps, leurs compétences et leur vie.
C’est pourquoi il est temps de repenser la place des plus de 140 millions de salariés de l’UE travaillant dans les entreprises. Les élections pour le Parlement européen ont lieu dans un an, et nous souhaitons que le prochain débat soit fondé sur de bonnes bases.